Le point de départ, ce sont ces caryatides, figures féminines de l’architecture, qui portent en silence et pour l’éternité. Ces colonnes personnifiées, mi-humaines mi-allégories, font face à tous ceux qui veulent entrer. A l’image d’Atlas, pétrifié dans la mythologie et condamné à porter la voute céleste, elles sont les gardiennes du bâtiment – ô combien immense – qui ne repose que sur leurs têtes !
» Voilà maintenant plus de deux ans que je porte un enfant. Dans mon ventre, puis contre moi, dans toutes les situations de vie. Je mange avec lui. Je danse avec lui. J’écris avec lui. On marche tous chargés d’une histoire et d’un potentiel. Qu’est-ce que c’est que de porter quelqu’un dans un moment de vie ? Qu’est-ce que ce que c’est que de partager le même corps, que de porter l’autre en soi ? »
Dans ce duo d’intense proximité, entre face à face et gémellité, les interprètes sont inextricablement liées. Sœurs siamoises ou androgynes à la recherche de leur moitié, elles coexistent et tendent l’une vers l’autre, avec une extrême patience et une infinie tendresse.
Bien qu’elles se ressemblent, chaque caryatide est unique.
Comme un monochrome travaille sur les nuances et les textures d’une couleur, cette pièce organique et symbolique, explore les déclinaisons relationnelles de fratrie et de filiation.